- COMPASS Quebec:ÌýLes adolescents et la COVID-19
- COMPASS Quebec: Usage de Cannabis par les juenes du secondaire
- COMPASS Quebec:ÌýLa ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 et l’évolution de l’usage de substances psychoactives »å’a»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õ. Une analyse des cohortes scolaires
- COMPASS Quebec:Ìý³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des ²¹»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õÌýau cours de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð COVID-19. Une analyse des cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦
- L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes en temps de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Une analyse de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2021
- Préoccupations environnementales et implication des adolescents dans la lutte aux changements climatiques. Une analyse de la cohorte scolaire °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2022
- La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes du secondaire se dégrade et les inégalités se creusent. Analyse des cohortes scolaires de °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2022
- La cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les adolescents. Tentatives d’arrêt et barrières rencontrées. Une analyse des cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ (2022-2023).
Les adolescents et la COVID-19: résultats préliminaires des enquêtes COMPASS 2020 dans 29Ìý鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de 3 Régions de l'Est-du-Québec
Lien vers le rapportÌýLes adolescents et la COVID-19: résultats préliminaires des enquêtes COMPASS 2020 dans 29Ìý鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de 3 Régions de l'Est-du-Québec
Auteurs
Slim Haddad, MD, PhD
Professeur titulaire, Département de médecine sociale et préventive, Faculté de Médecine, Université Laval; Chercheur, Centre de recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé durable de l’Université Laval (VITAM);
Médecin conseil à la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale.
Richard E Bélanger, MD
Pédiatre/Médecin de l’Adolescence, Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec-Université Laval;
Professeur agrégé, Département de pédiatrie, Faculté de Médecine, Université Laval;
Chercheur associé, Centre de recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé durable de l’Université Laval (VITAM).
Claude Bacque Dion, MA
Coordonnatrice scientifique °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Rabi Joël Gansaonré, MSc
Doctorant, Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval;
Gestionnaire et analyste de »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Scott T Leatherdale, PhD
Investigateur principal, Projet COMPASS-Canada;
Professeur agrégé, School of Public Health and Health Systems, University of À¶Ý®ÊÓÆµ, ON, Canada.
François Desbiens, MD, MPH
Professeur de clinique, Département de médecine sociale et préventive, Faculté de Médecine, Université Laval.
Août 2020
Financement
°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ bénéficie d’octrois de recherche et du soutien du Ministère de la Santé et des Services Sociaux, Gouvernement du Québec, de l’Université À¶Ý®ÊÓÆµ (Santé Canada – Instituts de Recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé du Canada) et de la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale.
Ce rapport ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð les résultats de l’é³Ù³Ü»å±ð °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2020 réalisée dans 29 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de l’Est-du-Québec. COMPASS est un projet longitudinal multicentrique sur les réalités adolescentes au Canada. Il s’agit d’une des plus grandes plateformes populationnelles longitudinales sur la ²õ²¹²Ô³Ùé des adolescents dans le monde.
Le volet québécois associe des chercheurs de l’Université Laval, les milieux scolaires et les Directions régionales de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale, de °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ et du Saguenay-Lac-Saint-Jean1.
La ronde d’enquête de 2020 a é³Ùé réalisée en mai-juin 2020, après la mise en oeuvre des mesures de confinement et la fermeture des 鳦´Ç±ô±ð²õ. La méthodologie de l’é³Ù³Ü»å±ð a é³Ùé adaptée de manière à intégrer un volet « COVID-19 » destiné à mieux comprendre l’incidence de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð sur les adolescents et assister le milieu scolaire et les équipes de ²õ²¹²Ô³Ùé publique dans la mise en oeuvre d’interventions de prévention-promotion adaptées à leurs besoins.
Les questions en lien avec la COVID-19 ont porté sur les cinq sphères suivantes :
- Connaissances de la COVID-19 et des gestes barrières;
- Attitudes vis-à -vis des mesures de prévention;
- Degré d’adoption des mesures de prévention recommandées;
- Degré d’adaptation à la situation créée par le confinement et la fermeture des 鳦´Ç±ô±ð²õ;
- Incidence de la COVID-19 sur la vie de tous les jours;
- Conséquences de la COVID-19 sur le ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð, la consommation de substances psychoactives et la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale.
La participation des 鳦´Ç±ô±ð²õ et des jeunes répondants à l’é³Ù³Ü»å±ð est volontaire. Tous les élèves de l’école sont invités à répondre aux questionnaires annuels. Plus de 6000 adolescents ont complé³Ùé l’enquête en ligne. La révision des modalités du projet COMPASS et le contenu des questionnaires ont é³Ùé approuvés par les comités d’éthique de référence.
L’échantillon comprend 6052 répondants (61% filles et 39% garçons, âge moyen de 15,8 ans). Le taux de refus actif à participer à l’enquête est de 1%. La proportion moyenne de répondants par école participante est de 43%. Les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ ont é³Ùé pondérées pour refléter les caractéristiques de la population à l’é³Ù³Ü»å±ð.
D’ici la rentrée scolaire, l’équipe COMPASS Québec fournira à chaque école participante un portrait des réponses des élèves de leur établissement. Le présent rapport permet de disposer d’une vue d’ensemble des réponses obtenues dans les 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes. Les résultats reflètent la réalité des adolescents des 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes à l’enquête COMPASS. Par conséquent, ceux-ci ne sont pas forcément représentatifs de la réalité de toutes les 鳦´Ç±ô±ð²õ.
Connaissances de la covid-19 et des gestes barrières
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré croire que:
- se laver les mains vigoureusement prévient la transmission du virus : 73%
- la COVID-19 est une maladie respiratoire infectieuse causée par une bactérie : 55%
- les ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ apparaissent entre 2 et 14 jours après exposition : 67%
- la COVID-19 peut être transmise d’une personne à l’autre par contact de gouttelettes : 72%
- la COVID-19 peut être transmise en touchant quelque chose/quelqu’un contaminé, puis en touchant son visage : 89%
- l’utilisation d’une solution hydro-alcoolique (Purell©) pour le lavage des mains prévient la transmission du virus : 59%
- lorsqu’une personne tousse, l’utilisation d’un masque peut °ùé»å³Ü¾±°ù±ð la transmission par gouttelettes : 67%
- les individus infectés par la COVID-19 ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt toujours des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ : 5%
- la COVID-19 est seulement dangereuse pour les personnes âgées : 12%
- la COVID-19 re±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð peu de risques de complications pour les jeunes : 78%
PourÌýfaireÌýfaceÌýÃ la Covid-19
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré :
- être restés en contact avec leurs amis en ligne : 63%
- avoir mangé de la nourriture de type « restauration rapide » : 14%
- avoir fait de l’exercice : 51%
- avoir communiqué avec des professionnels de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale : 3%
- avoir rencontré leurs amis à l’extérieur : 28%
- avoir essayé d’aider autrui : 19%
- avoir gardé un horaire régulier : 30%
- avoir passé du temps avec leur famille : 46%
- avoir étudié ou fait des travaux scolaires : 57%
- avoir passé du temps sur leurs écrans : 63%
- avoir fumé des cigarettes : 1%
- avoir vapoté : 6%
- avoir consommé du cannabis : 2%
- avoir consommé de l’alcool : 7%
Adoption des mesures préventives
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré :
- avoir nettoyé/désinfecté les objets souvent touchés : 73%
- avoir nettoyé leurs mains plus souvent qu’à l’habitude : 94%
- avoir pris au sérieux les mesures gouvernementales pour diminuer la propagation de la COVID-19 : 95%
- avoir annulé ou déplacé des sorties : 83%
- avoir discuté des mesures préventives : 74%
- avoir discuté des gestes à poser en cas d’infection : 64%
- avoir évité les endroits achalandés : 89%
Effets du confinement
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré une augmentation :
- de leurs communications en ligne avec leurs amis : 63%
- de leur temps d’écran : 75%
- de leur niveau d’activité physique : 30%
- de leur temps de sommeil : 38%
- de leur usage de cigarettes : 1%
- de leur usage de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð : 5%
- de leur consommation d’alcool : 9%
- de leur consommation de cannabis : 2%
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré :
- avoir eu peur de prendre du retard dans leurs apprentissages scolaires : 69%
- s’être bien entendu avec leur famille : 96%
- s’être sentis nerveux en pensant aux circonstances du moment : 44%
- s’être sentis inquiets pour leur propre ²õ²¹²Ô³Ùé ou celle de leur famille : 73%
- s’être sentis inquiets quant à la situation financière familiale : 29%
Proportion de jeunes ayant »å鳦laré une augmentation :
- de leur niveau d’ennui : 67%
- de leur niveau de stress : 25%
- de leur solitude : 50%
- de leur niveau de stress : 25%
- de leur niveau d’anxié³Ùé : 24%
Différences selon le genre
Proportion de filles : |
Proportion de garçons : |
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Différences selon le niveau de favorisation matérielle familiale
Proportion de jeunes issus d’un
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Proportion de jeunes issus d’un
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Points saillants
Connaissances, attitudes, pratiques
- Les adolescents ont une bonne connaissance de la COVID-19 et des mesures de protection.
- Ils savent en majorité qu’il est possible d’être atteint de la maladie tout en restant asymptomatique.
- Ils connaissent les principaux modes de transmission et les mesures de protection efficace comme le lavage des mains, le port du masque et l’utilisation de solutions hydro-alcoolique
- Les adolescents ne banalisent pas les conséquences de la maladie.
- Ils se disent en majorité préoccupés par leur ²õ²¹²Ô³Ùé et celle des membres de leur famille, et soucieux de ne pas prendre du retard dans leurs apprentissages scolaires. La moitié sont nerveux quand ils pensent à la situation actuelle.
- Les adolescents adoptent les mesures de prévention recommandées.
- L’immense majorité dit prendre au sérieux les mesures dictées par les autorités. Les répondants évitent les endroits achalandés, annulent ou déplacent leurs sorties; ils se lavent les mains plus souvent et nettoient ou désinfectent les objets souvent touchés. Plus des deux tiers discutent avec leur famille, leurs amis ou des professionnels de la ²õ²¹²Ô³Ùé des mesures de prévention.
Impacts, adaptation, résilience
- Le confinement affecte fortement la vie des adolescents, mais tous ne réagissent pas de laÌýmême façon.
- La majorité augmente son temps d’écran et les échanges en ligne avec les amis. Plusieurs peinent à conserver un horaire régulier. Certains font davantage d’exercice, d’autres moins. Un répondant sur deux s’est senti plus seul, les deux tiers ont vu leur niveau d’ennui augmenter. Les trois quarts des adolescents indiquent que leur anxié³Ùé n’a pas ²¹³Ü²µ³¾±ð²Ô³Ùé. Toutefois, certains groupes semblent avoir é³Ùé davantage affectés. L’anxié³Ùé est plus prévalente chez les filles et les jeunes vivant dans des familles moins favorisées.
- Les adolescents s’adaptent généralement bien à la vie en confinement.
- Les répondants disent en majorité bien s’entendre avec leur famille pendant le confinement et maintenir des liens avec leurs amis. La plupart continuent à étudier régulièrement. Un adolescent sur cinq se mobilise pour aider sa communauté.
- La consommation de substances psychoactives chez les adolescents n’augmente pas, commeÌýon pouvait le craindre, en période de confinement.
- Ni la consommation d’alcool ni celle de tabac, de cannabis ou de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð n’a augmenté de manière tangible durant la période de confinement.
Les adolescents ont une bonne connaissance de la COVID-19 et des mesures de protection, ils paraissent en majorité responsables et respectueux des mesures de précaution mises en place. Ils ont é³Ùé sensiblement affectés par la vie en confinement. Leurs réponses suggèrent ±ç³Ü’i±ô²õ ont en majorité su s’y adapter.
Les résultats préliminaires présentés dans ce portrait sont observés avec régularité dans les 29 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes des trois zones d’é³Ù³Ü»å±ð. L’équipe °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ approfondira dans les mois à venir l’examen des besoins et des réponses des jeunes participants à l’enquête. Elle s’attachera notamment à rechercher des formes de ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùés que ne révèlerait pas un portrait d’ensemble de la situation.
¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð²õ
1 COMPASS Health Canada : /compass-system/compass-system-projects/compass-health-canada
Usage de Cannabis par les jeunes du secondaire:ÌýEnquête °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2017 dans 11 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de la région de la Capitale-Nationale
Ce rapport ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð les résultats de l’analyse des »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2017 portant sur l’usage de cannabis par les jeunes du secondaire dans 11 鳦´Ç±ô±ð²õ de la région de la Capitale-Nationale.
- Lien vers le rapport: Usage de cannabis par les jeunes du secondaire: Enquête °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2017 dans 11 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de la région de la Capitale-Nationale
La ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 et l’évolution de l’usage de substances psychoactives »å’a»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õ. Une analyse des cohortes scolairesÌý°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ (2019-2021)
Lien vers le rapportÌýLa ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 et l’évolution de l’usage de substances psychoactives »å’a»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õ. Une analyse des cohortes scolaires
Auteurs : Ève Bolduc, Claude Bacque Dion, Richard Bélanger & Slim Haddad
La consommation de substances psychoactives chez les adolescents
L’adolescence est une période d’expérimentation et plusieurs habitudes qui y sont adoptées influencent la vie adulte. Le contexte particulier associé à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 a potentiellement modifié les habitudes de consommation de substances psychoactives des jeunes. On sait que la consommation est influencée par le contexte social, le souhait de rehausser certaines expériences, les difficultés vécues (1), l’état de ²õ²¹²Ô³Ùé mental, les influences extérieures (amis, famille) et la disponibilité des produits (2). Des travaux ont récemment porté sur la consommation de substances psychoactives des adolescents dans les semaines et les mois suivant le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Contrairement à ce que certains appréhendaient, une diminution de la consommation chez les jeunes a é³Ùé rapportée au Canada (3, 4, et 5).
De quelles connaissances manque-t-on ?
La diminution de la consommation dans les mois ayant suivi le »å鳦lenchement de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 s’estelle poursuivie? Sommes-nous revenus aux niveaux d’avant la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð? ³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô de la consommation plus d’un an après le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð n’est pas encore établie. L’usage de substances a-t-il évolué différemment chez les filles et les garçons sachant que ces derniers tendent à consommer davantage? (6). Qu’en est-il des pratiques de consommation élevée et notamment, de l’usage quotidien de la cigarette ou de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð? Comment a pu évoluer la proportion de jeunes s’initiant à de nouvelles substances?
Quels sont les objectifs et méthodes ?
L’é³Ù³Ü»å±ð repose sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð longitudinale COMPASS au Québec. Le projet de cohorts scolaires COMPASSQuébec permet de dresser un portrait longitudinal de la ²õ²¹²Ô³Ùé et du ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð des adolescents ´Ú°ùé±ç³Ü±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù les 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires publiques et ±è°ù¾±±¹Ã©±ð²õ des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de la Capitale-Nationale, de °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ et du Saguenay-Lac-St-Jean. Tous les jeunes des 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes sont invités annuellement à compléter un questionnaire portant notamment sur leur ²õ²¹²Ô³Ùé et leurs pratiques de consommation de substances (7). La ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð é³Ù³Ü»å±ð repose sur un devis transversal répé³Ùé. L’analyse porte sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ provenant des 25 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires ayant participé aux trois rondes d’enquête de 2019, 2020, 2021. Le devis permet ainsi de comparer la consommation de substances avant la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð (mai 2019), quelques mois après le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, après que les 鳦´Ç±ô±ð²õ aient é³Ùé fermées (avril-mai 2020) et enfin, un an après le début de celle-ci (mai 2021). L’échantillon ainsi constitué comprend 10 190 répondants en 2019, 3 830 en 2020 et 7 750 en 2021. Les consommations considérées sont l’usage de la cigarette, de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et du cannabis et la consommation excessive d’alcool. Deux modes de consommation sont explorés : ±ô’i²Ô¾±³Ù¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô à une substance (usage au moins une fois dans sa vie) ou son usage régulier (au moins mensuel dans le cas du cannabis), de l’usage excessif d’alcool (au moins 5 consommations lors d’un même épisode) et quotidien dans le cas de la cigarette et la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Les proportions d’utilisateurs sont ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ðs pour les principaux confondants (sexe, cycle scolaire, type d’école et niveau de défavorisation des familles des répondants) par régression multiple. Toutes les analyses sont réalisées avec le logiciel STATA17.
Quelles preuves ont é³Ùé °ù²¹²õ²õ±ð³¾²ú±ôé±ð²õ ?
Initiation
L’initiation aux substances psychoactives au cours du premier intervalle (mai 2019 et avril-mai 2020) diminue chez les filles comme chez les garçons, quelle que soit la substance considérée (tableau 1). Elle semble ensuite augmenter un an après la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, mais demeure dans tous les cas significativement en deçà des prévalences pré-pandémiques. L’écart est plus marqué chez les garçons (tableau 2), et la différence d’évolution est statistiquement significative pour toutes les substances. ³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô se distingue entre les filles et les garçons pour la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et les épisodes de consommation excessive d’alcool, tandis que la différence d’évolution est plus limitée pour la cigarette et le cannabis.



Usage régulier
La proportion de jeunes consommant régulièrement (quotidiennement) la cigarette ou la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est fluctuante. Elle tend à diminuer sensiblement en 2020, comme pour les autres substances (tableaux 3 et 4). Sur l’ensemble de la période, l’usage régulier de la cigarette est stable dans les deux sexes, comme l’est la proportion de garçons »å鳦larant utiliser régulièrement la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. En revanche, la proportion de jeunes filles rapportant un usage régulier de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð progresse substantiellement dans le même intervalle; passant de 4,8% à 7,7% (+2,9% ; IC95 1,1%-4,7%). La consommation excessive d’alcool et l’usage régulier de cannabis évoluent similairement à ±ô’i²Ô¾±³Ù¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô chez les filles comme chez les garçons (diminution en 2020, puis augmentation en 2021).


Que conclure ?
Cette é³Ù³Ü»å±ð de cohorte porte sur l’évolution de l’usage de substances psychoactives à trois période-clé ; l’une precede la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, deux lui sont contemporaines. Le devis permet ainsi d’apprécier les changements observés dans les pratiques de consommation des jeunes et fournir de premiers éléments de réponse aux interrogations portant sur l’évolution de la consommation de substances depuis le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. L’é³Ù³Ü»å±ð ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð toutefois des limites. Beaucoup de changements sont survenus pendant les 24 mois de la fenêtre d’observation et il est difficile d’établir une correspondance précise entre les réponses des jeunes, le cours de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð et les mesures de ²õ²¹²Ô³Ùé publiques mises en oeuvre, comme le confinement, la fermeture ou la réouverture des 鳦´Ç±ô±ð²õ, ou le retrait d’élèves lors d’éclosions. Les circonstances particulières rencontrées lors de la ronde du printemps 2020 ont conduit l’équipe à modifier le processus de collecte et secondairement, à une diminution de la participation des jeunes. Bien que les échantillons aient é³Ùé pondérés et analysés en conséquence, un biais de sélection n‘est pas exclu. Les estimés de consommation sont ajustés pour les principaux confondants connus, mais une confusion résiduelle demeure possible. Enfin, les résultats observés dans cette cohorte d’鳦´Ç±ô±ð²õ situées dans trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec reste à confirmer dans d’autres contextes.
La quasi-totalité des indicateurs considérés confortent l’idée d’une réduction de ±ô’i²Ô¾±³Ù¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô et de la consommation régulière de substances psychoactives lors de la ronde de 2020, alors que le Québec était confiné et les 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires fermées. On se situait donc dans une période particulière ´Çù les opportunités de consommer étaient limitées par la réduction des interactions sociales et l’accessibilité aux substances.
La consommation des jeunes tend à fluctuer au gré des contraintes qui pèsent sur l’accès aux substances et leurs interactions avec leurs pairs. L’un des défis consiste à continuer de favoriser ces interactions sans qu’elles ne favorisent la consommation (8), voire à ce qu’elles puissent constituer un levier pour soutenir les actions de protection de la ²õ²¹²Ô³Ùé des jeunes. L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð obéit à une dynamique propre. La proportion de jeunes utilisant régulièrement la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est à nouveau en hausse en 2021, notamment chez les filles. Ce résultat confirme la popularité de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes (9). Près d’un adolescent sur six l’utilise à chaque jour alors même que
le contexte particulier des deux dernières années a conduit à une stabilisation, voire une diminution de l’usage des autres substances. Les garçons sont reconnus pour leur plus grande propension à s’exposer et à prendre des risques (6). Cette é³Ù³Ü»å±ð suggère toutefois que ces derniers auraient connu une baisse de consommation plus importante que les filles, ce qui les place à des prévalences d’initiation inférieures aux filles en 2020 et 2021. D’autres recherches sont toutefois à envisager pour mieux qualifier ces changements et mieux comprendre comment évoluent les ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùés des adolescentes et des adolescents.
Bibliographie
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2. Zuckermann, A. W. (2020). Prevalence and correlates of youth poly-substance use in the COMPASS study.ÌýRetrieved from Addictive behaviors:
3. Hawke, L. D. (2020). Impacts of COVID-19 on Youth Mental Health, Substance Use, and Well-being: A RapidÌýSurvey of Clinical and Community Samples. Retrieved from Canadian journal of psychiatry:
4. Dumas, T. M. (2020). What Does Adolescent Substance Use Look Like During the COVID-19 Pandemic?ÌýExamining Changes in Frequency, Social Contexts, and Pandemic-Related Predictors. Retrieved from The Journal of adolescent health : official publication of the Society for Adolescent Medicine:
5. Leatherdale, S. T. (2021). Examining the impact of the early stages of the COVID-19 pandemic period on youth cannabis use: adjusted annual changes between the pre-COVID and initial COVID-lockdown waves of the COMPASS study. Retrieved from BMCpublic health:Ìý
6. Gagnon H., R. L. (2010). L’usage de substances psychoactives chez les jeunes Québécois. Retrievedfrom Institut national de Santé publique du Québec:
7. Leatherdale ST, B. K. (2014). The COMPASS study: a longitudinal hierarchical research platform for evaluating natural experiments related to changes in school-level programs, policies and built environment resources. Retrieved from BMC PubHealth:
8. Orben, A. T. (2020). The effects of social deprivation on adolescent development and mental health. Retrieved from The Lancet. Child & adolescent health:
9. Cole, A. G., Aleyan, S., Battista, K., & Leatherdale, S. T. Trends in youth e-cigarette and cigarette use between 2013 and 2019: insights from repeat crosssectional data from the COMPASS study. 2021.<https://doi-org.acces.bibl.ulaval.ca/10.17269/ s41997-020-00389-0>.
Affiliations
Ève Bolduc, Dr Slim Haddad & Dr Richard Bélanger, Faculté de médecine, Université Laval et Centre de recherche VITAM. Claude Bacque Dion, Centre de recherche VITAM.
³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des ²¹»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õÌýau cours de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð COVID-19. Une analyse des cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦
Lien vers le rapport:
Auteurs :ÌýMaxime Giroux, Claude Bacque-Dion, Richard Bélanger & Slim Haddad
¹ó²¹¾±³Ù²õÌý²õ²¹¾±±ô±ô²¹²Ô³Ù²õ
La proportion »å’a»å´Ç±ô±ð²õ³¦±ð²Ô³Ù²õ ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs, un niveau d’anxié³Ùé modéré à sévère ou se disant moins épanouis, est en augmentation.
Cette augmentation concerne les »å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ù²õ groupes de jeunes, mais elle affecte ±è²¹°ù³Ù¾±³¦³Ü±ô¾±Ã¨°ù±ð³¾±ð²Ô³Ù les filles, les adolescents du second cycle, ceux issus de milieux plus défavorisés ou dont la vie familiale a é³Ùé »å鳦rite comme moins heureuse.
La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des adolescents
Les problématiques de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale re±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt une cause élevée de morbidité et de mortalité à l’adolescence (1). Des travaux suggèrent que la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð actuelle de COVID-19 pourrait avoir exacerbé certaines conditions préexistantes (2) ou même provoqué l’apparition de difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale chez la population adolescente (3). Certaines caractéristiques personnelles, scolaires ou familiales pourraient prédire une hausse des problè³¾±ðs de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale chez certains adolescents (4).
De quelles connaissances manque-t-on ?
Comment a évolué l’état de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des adolescents au cours des premiers 18 mois de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 ? Certains groupes de jeunes seraient-ils davantage affectés ?
Quels sont les objectifs et les méthodes ?
L’é³Ù³Ü»å±ð repose sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð longitudinale COMPASS au Québec. Le projet de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ permet de dresser un portrait longitudinal de la ²õ²¹²Ô³Ùé et du ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð des adolescents ´Ú°ùé±ç³Ü±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de la Capitale-Nationale, de °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Tous les jeunes des 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes sont invités annuellement à compléter le questionnaire en ligne COMPASS.
La ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð é³Ù³Ü»å±ð porte sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ provenant des 25 鳦´Ç±ô±ð²õ ayant participé aux cycles d’enquête de 2019, 2020 et 2021. Le devis permet ainsi de rendre compte des réponses avant la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð (mars-mai 2019), quelques mois après son début (mai 2020) et un an plus tard (mai 2021). L’échantillon comprend 10 727 répondants en 2019, 4 695 en 2020 et 8 462 en 2021.
Les mesures de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale sont auto-rapportées. Les 3 indicateurs figurant dans cette é³Ù³Ü»å±ð sont, la présence : (i) de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs (un score supérieur ou égal à 10 au Centre For Epidemiological Studies Depression Scale Revised (Patte et al., 2017); (ii) d’un niveau d’anxié³Ùé modéré ou sévère (un score supérieur ou égal à 10 au Generalized Anxiety Disorder 7 (Patte et al., 2017); (iii) d’un niveau d’épanouissement limité (un score inférieur ou égal à 31 au Flourishing Scale (Patte et al., 2017). La proportion annuelle de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù chacune de ces conditions a é³Ùé ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ð pour les principaux confondants connus (sexe, cycle scolaire, type »å’éc´Ç±ô±ð, programme d’é³Ù³Ü»å±ðs, niveau de défavorisation des familles, présence d’une vie familiale heureuse). L’ajustement a é³Ùé réalisé par modélisation statistique (régressions de Poisson). Toutes les analyses ont é³Ùé réalisées avec le logiciel STATA17.
¸éé²õ³Ü±ô³Ù²¹³Ù²õ
Évolution des indicateurs de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
La proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale »å鳦roît légèrement en 2020, puis augmente sensiblement en 2021 (Figure 1). La présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs augmente de 7,3 points de pourcentage (IC : 4,5 %-10,0 %) entre ±ô’a²Ô²Ôé±ð ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð et la suivante, tandis que l’anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð ou sévère croit de 6,8 % (IC : 5,2 %-8,5 %).

Évolution selon les caractéristiques des répondants
Les résultats étant très similaires entre les trois indicateurs de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale utilisés, les statistiques ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ùé±ð²õ dans cette section se restreignent à l’évolution de la proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs.

Le tableau 1 suggère que les filles et les jeunes du second cycle montraient déjà des signes d’une plus grande ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùé avant la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Ces ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùés se sont ±ð³æ²¹³¦±ð°ù²úé±ð²õ par la suite. En 2021, la moitié des répondantes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs (50,5 %; soit une hausse significative de 9,9 points de pourcentage entre le début et la fin de la période d’é³Ù³Ü»å±ð), et elles sont deux fois plus nombreuses que les garçons (24,8 %; une hausse de 4,2 points de pourcentage sur la période).
Plus de 40 % des répondants de 3è³¾±ð, 4è³¾±ðÌýou 5è³¾±ðÌýsecondaire ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs alors ±ç³Ü’i±ô²õ sont 33,9% parmi ceux du premier cycle. La progression entre le début et la fin de la période d’é³Ù³Ü»å±ð est toutefois assez comparable entre jeunes du second cycle (+ de 6,9 points de pourcentage) et du premier cycle (+ 7,7 points de pourcentage).

Le tableau 2 suggère que la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs est en hausse chez les jeunes provenant de familles moins »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ (IC : 3,9 %-9,6 %) et de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ (IC : 5,4 %-12,1 %) de même que les adolescents qui »å鳦°ù¾±±¹±ð²Ô³Ù leur famille comme plus heureuse (IC : 4,3 %-9,7 %) ou moins heureuse (IC : 3,8 %-12,9 %). En sorte qu’en fin de période, un an après le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, plus de quatre-cinquiè³¾±ð des jeunes issus de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ (43 %) et plus des deux tiers (73 %) des répondants qui estiment que leur vie familiale est moins heureuse, ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs.
L’augmentation de la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs affecte autant les jeunes des 鳦´Ç±ô±ð²õ publiques (IC : 4,1 %-10,1 %), des 鳦´Ç±ô±ð²õ ±è°ù¾±±¹Ã©±ð²õ (IC : 5,4 %-13,5 %) que ceux inscrits dans des programmes °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ (IC : 5,1 %-9,9 %). La progression n’est toutefois pas statistiquement significative dans le groupe des jeunes inscrits dans des programmes de sport-é³Ù³Ü»å±ðs (IC : -2,5 %-14,5 %).
Limites
Le plan de recherche n’est pas propice à des interprétations causales et incite à de inférences prudentes. De nombreux événements se sont produits pendant les 24 mois de la fenêtre d’observation et il est difficile d’établir une correspondance précise entre les réponses des jeunes, le cours de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð et les mesures de ²õ²¹²Ô³Ùé publique mises en Å“uvre. En second lieu, les circonstances particulières rencontrées lors de la ronde du printemps 2020 ont conduit l’équipe à modifier le processus de collecte et conséquemment, à une diminution de la participation des jeunes. Bien que les échantillons aient é³Ùé pondérés et analysés en conséquence, un biais de sélection n‘est pas exclu. Troisiè³¾±ðment, les estimateurs sont ajustés pour les principaux confondants connus, mais une confusion résiduelle demeure possible. Enfin, les résultats observés dans cette cohorte d’鳦´Ç±ô±ð²õ situées dans trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec resteraient à confirmer dans d’autres contextes.
Que conclure ?
Davantage de jeunes parmi nos participants ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, que l’on considère la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs, la présence d’un niveau d’anxié³Ùé modéré ou sévère, ou encore, d’un niveau d’épanouissement limité. Ces résultats sont observés quel que soit l’âge et le sexe des répondants, ±ç³Ü’i±ô²õ soient scolarisés dans le public ou dans le privé, ±ç³Ü’i±ô²õ viennent de milieux plus ou moins défavorisés, ou encore, ±ç³Ü’i±ô²õ estiment avoir une vie familiale plus ou moins heureuse. L’exacerbation des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale observée chez les groupes déjà connus pour leur ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùé – jeunes filles, adolescents issus de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ ou exposés à unÌý ÌýenvironnementÌý ÌýfamilialÌý ÌýmoinsÌý ÌýsoutenantÌý Ìý–Ìý Ìýest ±è²¹°ù³Ù¾±³¦³Ü±ô¾±Ã¨°ù±ð³¾±ð²Ô³Ù préoccupante et mérite une attention particulière.
Bibliographie
1.ÌýChun, T. H., Duffy, S. J., & Linakis, J. G. (2013). Emergency department screening for adolescent mental health disorders: the who, what, when, where, why, and how it could and should be done. Clinical pediatric emergency medicine, 14(1), 3-11.
2.ÌýGolberstein, E., Wen, H., & Miller, B. F. (2020). Coronavirus disease 2019 (COVID-19) and mental health for children and adolescents. JAMA pediatrics, 174(9), 819-820.
3.ÌýHawke, L. D., Barbic, S. P., Voineskos, A., Szatmari, P., Cleverley, K., Hayes, E., ... & Henderson, J. L. (2020). Impacts of COVID-19 on Youth Mental Health, Substance Use, and Well-being: A Rapid Survey of Clinical and Community Samples: Répercussions de la COVID-19 sur la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, l’utilisation de substances et le ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð des adolescents: unÌýÌý ÌýsondageÌýÌý ÌýrapideÌýÌý Ìýd’échantillonsÌýÌýÌýÌý cliniques et communautaires. The Canadian Journal of Psychiatry, 65(10), 701-709
4.ÌýMagson, N. R., Freeman, J. Y., Rapee, R. M., Richardson, C. E., Oar, E. L., & Fardouly, J. (2021). Risk and protective factors for prospective changes in adolescent mental health during the COVID-19 pandemic. Journal of youth and adolescence, 50(1), 44-57.
L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes en temps de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Une analyse de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2021
Lien vers le rapport L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes en temps de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Une analyse de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2
Faits saillants
L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes a diminué depuis le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, mais la proportion d'usagers quotidiens demeurent stable.
Les usagers quotidiens affirment en majorité avoir augmenté leur consommation dès le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð.
Moins de jeunes estiment que la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð n’entraîne aucun ou qu'un léger risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé.
En 2021, les sources d’approvisionnement des produits de vapotage sont diverses, mais surtout axées sur l’achat lorsque la fréquence d’usage augmente.
Contexte
Des travaux récents ont suggéré que l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð aurait diminué dans les mois ou ±ô’a²Ô²Ôé±ð suivant le »å鳦lenchement de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð [1]. Si elle se confirmait, cette évolution correspondrait à une inflexion de la tendance à la hausse du vapotage observée dans la dernière »å鳦ennie au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde [2].
Les jeunes canadiens disent principalement utiliser la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð parce ±ç³Ü’i±ô²õ l’apprécient, parce ±ç³Ü’i±ô²õ veulent ±ô’e²õ²õ²¹²â±ð°ù ou parce ±ç³Ü’i±ô²õ y voient un moyen de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð leur niveau de stress [3]. ³¢â€™Ã¢g±ð, le sexe, ±ô’e²Ô±¹¾±°ù´Ç²Ô²Ô±ð³¾±ð²Ô³Ù social et la perception d’un risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé exercent une influence reconnue sur l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes [4]. Il est possible qu’une offre plus limitée ou moins accessible en début de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, au moment ´Çù les 鳦´Ç±ô±ð²õ ont é³Ùé fermées [4], ait pu contribuer à freiner l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð.
±Ê°ù´Ç²ú±ôé³¾²¹³Ù¾±±ç³Ü±ð²õ actuelles
Comment a évolué l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð après que les mesures de restriction initiales aient é³Ùé allégées et que les jeunes aient pu reprendre le chemin de l’école? Jusqu’à quel point les jeunes associent-ils l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð à un risque pour leur ²õ²¹²Ô³Ùé au travers de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð? Quelles sont les sources d’approvisionnement des jeunes durant cette période? Que disent les jeunes de l’influence de la situation vécue sur leur consommation de substances?
²Ñé³Ù³ó´Ç»å±ð²õ
L’analyse est basée sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð longitudinale COMPASS au Québec [5]. Le devis d’é³Ù³Ü»å±ð repose sur une analyse transversale répé³Ùée dans 31 鳦´Ç±ô±ð²õ1ÌýÌýayant participé aux rondes d’enquête de 2018, 2019 et 2021. Les adolescents des 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes complètent à chaque ronde un questionnaire sur leurs comportements et habitudes de vie. L’échantillon de répondants comprend respectivement 15 209, 16 042 et 14 062 jeunes.
Les mesures de consommation portent sur ±ô’i²Ô¾±³Ù¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð (usage à vie) et son usage dans les 30 derniers jours. °ä´Ç²Ô²õ¾±»åé°ù²¹²Ô³Ù le nombre de jours ´Çù la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð a é³Ùé ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ð au cours du dernier mois, on distingue entre usage quotidien, régulier (6 à 29 jours) et occasionnel (1 à 5 jours). La perception du degré de risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé associé à l’usage régulier de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð comprend trois modalités : « aucun/léger risque », « risque modéré » ou « grand risque ». La ronde de 2021 inclut des questions sur les sources d’approvisionnement, les raisons pour lesquelles les jeunes utilisent la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð, et l’influence de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð sur leur consommation. Une échelle multiple reflète le degré d’adaptation des jeunes à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð2. Les statistiques sont ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ùé±ð²õ par ²¹²Ô²Ôé±ð. Les proportions fournies sont ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ðs pour l’âge et le sexe après pondération de l’échantillon afin de tenir compte des taux de réponse par école, selon l’âge et le sexe. Toutes les analyses sont réalisées avec le logiciel STATA17.
Les 31 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes proviennent de trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ socio-sanitaires : Capitale-Nationale (21 鳦´Ç±ô±ð²õ, 32 670 répondants), °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ (4 鳦´Ç±ô±ð²õ, 6 405 répondants) et Saguenay-Lac-Saint-Jean (6 鳦´Ç±ô±ð²õ, 6 237 répondants). Deux des 31 鳦´Ç±ô±ð²õ sont des 鳦´Ç±ô±ð²õ ±è°ù¾±±¹Ã©±ð²õ et 4 n’offrent qu’une scolarité de premier cycle (première et deuxiè³¾±ð année secondaire). Le nombre médian de répondants par école est de 404 lors de la ronde de 2018, 417 lors en 2019 et 366 en 2021. Les principales caractéristiques des répondants de chaque ronde sont ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ùé±ð²õ au tableau 1.
1. Critères d’inclusion des 鳦´Ç±ô±ð²õ : participation aux 3 rondes d’é³Ù³Ü»å±ð et un taux de participation de plus de 20%. En raison d’un nombre réduit d’鳦´Ç±ô±ð²õ participantes lors de la ronde de 2020, réalisée deux mois après le début de l’épidémie, l’é³Ù³Ü»å±ð se restreint aux rondes de 2018, 2019 et 2021.
2. L’échelle est bâtie par agrégation sommative des réponses à 6 questions dans lesquelles le jeune doit se prononcer sur sa nervosité en pensant à la situation actuelle, le fait qu’il est calme et détendu, son inquié³Ù³Ü»å±ð pour sa ²õ²¹²Ô³Ùé et celle des membres de sa famille, le fait qu’il se sente stressé de quitter sa maison et sa peur de prendre du retard dans ses apprentissages scolaires. Les répondants sont réunis en trois groupes de taille équivalente selon la valeur du score d’adaptation (groupes moins bien adapté, intermédiaire, mieux adapté).

Preuves °ù²¹²õ²õ±ð³¾²ú±ôé±ð²õ
Profil de consommation
La proportion ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ð de jeunes »å鳦larant avoir déjà essayé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est en baisse en 2021 et se situe en deçà même des niveaux de 2018 (Figure 1). Ces résultats confortent les observations réalisées en début de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð suggérant une réduction du nombre de jeunes s’étant initiés à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð [1].

Un répondant sur cinq »å鳦lare avoir utilisé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð dans le mois précédent la troisiè³¾±ð ronde d’enquête (Figure 2). L’usage dans les 30 jours est également en baisse en 2021, notamment chez les jeunes du second cycle (Tableau 2). Il y a moins d’usagers °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ et occasionnels (-11 points de pourcentage) par rapport à la dernière ronde réalisée avant la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð - 2019. En revanche, il n’y a pas de diminution de la proportion de jeunes rapportant un usage quotidien.


L’utilisateur quotidien de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est typiquement plus âgé, il est moins enclin à associer la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð à un danger pour la ²õ²¹²Ô³Ùé et il se sent moins proche de son école (Tableau 3). Il a presque 10 fois plus de chance de s’être initié à la cigarette et il tend plutôt à vivre dans une famille moins défavorisée. Ces portraits sont relativement comparables d’une ronde à l’autre.

Risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé associé à l’usage régulier de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð
Pour plus de 80% des répondants, l’usage régulier de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð expose à un risque modéré ou à un grand risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé (Figure 3). Ceux qui estiment que cette pratique n’expose à aucun risque ou un risque faible sont de moins en moins nombreux ; ils ne sont plus que 16% lors de la dernière ronde.
La sensibilité des jeunes aux dangers de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð progresse année après année, quel que soit le profil d’utilisation (Figure 4). Par ailleurs, plus on vapote fréquemment et moins on tend à y associer un grand risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé. Alors que près d’un jeune sur trois associe le vapotage régulier à un grand risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé (29%), ils ne sont qu’un sur six à le penser chez les utilisateurs quotidiens (14% - valeurs ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ðs en 2021).


Raisons pour lesquelles la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ð
Les usagers occasionnels s’adonnent principalement à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð par curiosité alors que les usagers °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ, et plus encore les usagers quotidiens le font principalement pour les effets que procure la nicotine (Tableau 4). Un usager quotidien sur deux indique recourir à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð pour relaxer ou diminuer le stress. L’attrait des saveurs est invoqué une fois sur trois et pouvoir fumer là ´Çù la cigarette n’est pas permise l’est une fois sur cinq. À l’exception des utilisateurs quotidiens de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð, la proportion d’utilisateurs vapotant pour arrêter de fumer la cigarette est insignifiante.

Sources d’approvisionnement en période pandémique
On se procure principalement les produits de vapotage en les achetant. (Tableau 5). L’achat est effectué par le jeune lui-même, ou plus souvent, par l’intermédiaire d’un tiers. Dans près d’un cas sur trois, pods et e-liquids sont offerts par un membre de la famille ou un ami. Très peu de jeunes usagers rapportent l’achat par Internet comme source »å’a±è±è°ù´Ç±¹¾±²õ¾±´Ç²Ô²Ô±ð³¾±ð²Ô³Ù. Les utilisateurs °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ ou quotidiens tendent davantage à acheter/payer pour leurs produits de vapotage alors que les utilisateurs occasionnels se les font plutôt offrir par leur entourage (Figure 5).


Adaptation au contexte pandémique et usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð
À la question « Dans quelle mesure ta vie a-t-elle changé en raison de la COVID-19? », 41% des usagers de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð répondent que leur consommation est demeurée la même; 49% indiquent qu’elle a augmenté et 11% qu’elle a diminué. Les réponses varient toutefois avec la fréquence d’utilisation (Tableau 6). La majorité (70%) des utilisateurs quotidiens rapportent que leur consommation de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð a ²¹³Ü²µ³¾±ð²Ô³Ùé. Ils ne sont que 58% parmi les utilisateurs °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ et moins d’un sur quatre parmi les utilisateurs occasionnels. Le tableau 7 rend compte du degré d’adaptation des jeunes selon leur profil de consommation. Les jeunes »å鳦larant avoir utilisé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð dans les 30 derniers jours tendent à être surreprésentés dans le groupe de répondants s’étant moins bien adapté à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð et conséquemment, sous-représentés dans le groupe des jeunes s’étant mieux adapté.


Limites
La ronde de 2021 a dû être réalisée en ligne. Même si le taux de participation des jeunes se situe à un niveau relativement élevé pour ce type d’enquêtes (moyenne de 78% ; médiane 85%), il varie selon les 鳦´Ç±ô±ð²õ et demeure en deçà de celui des rondes précédentes. Les échantillons ont é³Ùé pondérés en conséquence, mais un biais de sélection ne peut être exclu. Deuxiè³¾±ðment, plusieurs changements sont survenus durant la période d’observation, limitant ainsi la capacité à identifier précisément l’origine des changements observés dans l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et requérant de prudentes interprétations. Enfin, les résultats observés dans cette cohorte d’鳦´Ç±ô±ð²õ situées dans trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec ne sont pas nécessairement illustratifs de la diversité des évolutions pouvant être rencontrées. Les tendances rapportées ici, devront être confirmées par les équipes COMPASS des autres provinces et d’autres recherches longitudinales indépendantes.
Que conclure ?
L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes est à la baisse depuis le début de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Les jeunes sont globalement moins nombreux à s’être initiés à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et à l’avoir ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ð dans le dernier mois.
La diminution de l’utilisation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð observée en 2021 s’accompagne d’une possible réduction des possibilités de vapoter en groupe et d’un accès plus limité aux produits de vapotage[6]. Les jeunes apparaissent par ailleurs plus sensibles aux dangers de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et il n’est pas exclu qu’au- delà du contexte particulier créé par la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, cette prise de conscience ait pu jouer un rôle dans la baisse de consommation observée.
La part des usagers quotidiens n’a pas diminué d’une année à l’autre ; elle se situe aux environs de 7%. Comme les autres utilisateurs de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð, les usagers quotidiens sont surreprésentés parmi les jeunes s’étant moins bien adaptés à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Plus des deux tiers d’entre eux disent avoir augmenté leur consommation depuis la survenue du Sars-Cov-2.
Bibliographie
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- Stokes AC. Declines in Electronic Cigarette Use Among US Youth in the Era of °ä°¿³Õ±õ¶Ù-19—A Critical Opportunity to Stop Youth Vaping in Its Tracks. JAMA Netw Open. 1 »å鳦 2020;3(12):e2028221.
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- Dumas TM, Ellis W, Litt DM. What Does Adolescent Substance Use Look Like During the COVID-19 Pandemic? Examining Changes in Frequency, Social Contexts, and Pandemic-Related Predictors. J Ado- lesc Health. 1 sept 2020;67(3):354-61.
Citation suggérée
Gozo JJC, Bélanger RE, Bacque Dion C, Fortier G, Angoa G, Gansaonre RJ, Haddad S. L’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les jeunes en temps de ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð : analyse des cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2021. Centre de recherche VITAM. Québec, février 2022.
Auteurs
Jean-Jonathan Cocou Gozo, MD, M.Sc.
Professionnel de recherche, °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Slim Haddad, MD, PhD
Professeur titulaire, Département de médecine sociale et préventive, Faculté de Médecine, Université Laval; Médecin conseil à la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale;
Chercheur, Centre de recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé durable (VITAM).
Richard E Bélanger, MD
Pédiatre/Médecin de l’Adolescence, Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec; Professeur agrégé, Département de pédiatrie, Faculté de Médecine, Université Laval; Chercheur associé, Centre de recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé durable (VITAM).
Claude Bacque Dion, MA
Coordonnatrice scientifique, °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Gabrielle Fortier
Étudiante, Faculté de médecine, Université Laval.
Georgina Angoa, MD, M.Sc.
Professionnelle de recherche, °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Rabi Joël Gansaonré, M.Sc.
Doctorant, Faculté de médecine, Université Laval; Gestionnaire et analyste de »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ, °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦.
Financement
°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ bénéficie d’octrois de recherche et du soutien du Ministère de la Santé et des Services Sociaux, du Gouvernement du Québec, de l’Université À¶Ý®ÊÓÆµ (Santé Canada – Instituts de Recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé du Canada) et de la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale.
Préoccupations environnementales et implication des adolescents dans la lutte aux changements climatiques. Une analyse de la cohorte scolaire °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2022
Auteurs :
Gabrielle Fortier, Anne-Marie Turcotte-Tremblay, Claude Bacque Dion, Rabi Joel Gansaonré, Richard Bélanger & Slim Haddad
Faits saillants
- Les préoccupations environnementales interfèrent avec le sommeil ou les travaux d’environ un jeune sur dix. Un jeune sur deux ne s’implique pas dans la réduction des changements climatiques.
- Le sentiment de pouvoir agir contre les changements climatiques est peu développé; près de deux jeunes sur trois croient ne pas pouvoir faire quelque chose pour °ùé»å³Ü¾±°ù±ð ces changements.
- Parmi les jeunes qui s’impliquent davantage dans la lutte contre les changements climatiques figurent davantage de filles, de jeunes qui ne s’identifient ni comme une fille, ni comme un garçon, de jeunes plus anxieux ou entretenant de bonnes relations avec l’école et la famille.
- Les jeunes qui ont le sentiment de pouvoir agir sur les changements climatiques sont aussi ceux qui essaient davantage de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð les comportements contribuant aux changements climatiques.
Les changements climatiques et les adolescents
Peu de travaux à ce jour ont é³Ùé effectués auprès des adolescents (1). Une é³Ù³Ü»å±ð récente a montré que les préoccupations liées aux changements climatiques touchent une proportion importante des jeunes entre 16 et 25 ans dans le monde (2). En plus des jeunes, il semblerait que les femmes et ceux vivants dans des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ plus vulnérables sont ±è²¹°ù³Ù¾±³¦³Ü±ô¾±Ã¨°ù±ð³¾±ð²Ô³Ù préoccupés par les changements climatiques (3).
Les stratégies d’adaptation ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ðs par les jeunes face à leurs préoccupations environnementales peuvent les mener soit à adopter des comportements réduisant les changements climatiques ou, à l’opposé, à éviter le problè³¾±ð. Les é³Ù³Ü»å±ðs actuelles suggèrent que l’espoir face aux changements climatiques et au futur augmente les comportements pro-environnementaux, en plus de diminuer le risque d’avoir des préoccupations qui affectent le ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð du jeune (4). Une récente recension des écrits suggère qu’une éducation axée sur les actions concrètes, des actions collectives et des discussions ouvertes sur le problè³¾±ð pourraient amener les jeunes à s’impliquer dans la lutte aux changements climatiques (1). Mieux comprendre l’expérience des jeunes par rapport aux changements climatiques permettrait de les outiller plus efficacement face à cette menace.
De quelles connaissances manque-t-on ?
Quelle est la part des jeunes qui se disent préoccupés par les changements climatiques ? Y a-t-il des groupes qui le sont davantage ? Comment les préoccupations environnementales sont associées avec »å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ù²õ marqueurs de ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð, comme l’anxié³Ùé et le rapport avec l‘environnement familial ou scolaire ? Est-ce que les adolescents s’impliquent dans la lutte contre les changements climatiques ? Qui sont les jeunes non impliqués dans cette lutte ? Est-ce que les préoccupations déterminent le niveau d’implication environnementale ?
Quels sont les objectifs et les méthodes ?
L’analyse repose sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð longitudinale COMPASS au Québec. Chaque année, les jeunes des 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires participantes sont invités à répondre à un questionnaire portant sur leurs habitudes de vie et leurs comportements (5). Le devis d’é³Ù³Ü»å±ð repose sur les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de la ronde de 2022 réalisée dans 113 鳦´Ç±ô±ð²õ du Québec. L’échantillon est constitué de 48 289 jeunes provenant des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de la Capitale-Nationale (38 鳦´Ç±ô±ð²õ, 24 985 répondants), de °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ (21 鳦´Ç±ô±ð²õ, 11 300 répondants), du Saguenay-Lac-St-Jean (8 鳦´Ç±ô±ð²õ, 2 763 répondants), du Bas-St-Laurent (28 鳦´Ç±ô±ð²õ, 6 730 répondants), de la Côte-Nord (16 鳦´Ç±ô±ð²õ, 1 915 répondants) et de la Gaspésie (2 鳦´Ç±ô±ð²õ, 596 répondants).
Les mesures sur l’expérience du changement climatique sont extraites de Clayton et Karazsia (6). Deux questions portent sur les préoccupations des jeunes. L’une traite de l’incidence des changements climatiques sur leur sommeil et l’autre sur la capacité à accomplir leurs travaux. Deux autres questions traitent de l’implication des jeunes. La première concerne le pouvoir d’agir (est-ce qu’il croit pouvoir faire quelque chose pour lutter contre le changement climatique); la seconde les comportements (est-ce qu’il essaie de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð ses comportements qui y contribuent).
Les variables de stratification sont l’âge, le genre, le statut socio-économique familial (plus défavorisé vs moins défavorisé), le type d’école fréquenté et la région ´Çù est localisée l’école (urbain ou rural). L’expérience du changement climatique est contrastée avec quatre marqueurs de ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð; (i) la présence d’un niveau d’anxié³Ùé modéré ou sévère (7); (ii) une adaptation à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð limitée (8); (iii) un sentiment d’appartenance à l’école plus fort (9) et (iv) la possibilité de parler de ses problè³¾±ðs avec sa famille. Les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ sont pondérées pour chaque école en fonction des taux de réponse selon âge et le sexe. Les proportions et ratios de risques ont é³Ùé ajustés pour les principaux confondants (âge, genre, type »å’éc´Ç±ô±ð, niveau de défavorisation familial et région ´Çù est localisée l’école). L’ajustement a é³Ùé réalisé par modélisation statistique (régression de Poisson). Toutes les analyses sont réalisées avec le logiciel STATA17©.
¸éé²õ³Ü±ô³Ù²¹³Ù²õ
La proportion de jeunes pour qui les changements climatiques interfèrent parfois ou souvent avec leur
sommeil est de 9%. Ils sont 6% à indiquer ±ç³Ü’i±ô²õ interfèrent parfois ou souvent avec leur capacité à effectuer leurs travaux (Figure 1). Près de deux jeunes sur trois ne croient pas pouvoir faire quelque chose pour °ùé»å³Ü¾±°ù±ð les changements climatiques. Un peu plus de la moitié des jeunes »å鳦lare ne pas essayer ou essayer rarement de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð ses comportements qui contribuent aux changements climatiques.

Préoccupations environnementales interférant avec la vie des jeunes
La présence de préoccupations environnementales interférant dans la vie du jeune est définit ici par une réponse positive à si parfois, souvent ou presque toujours penser aux changements climatiques l'empêche de dormir ou faire ses travaux. La présence de préoccupations environnementales interférant avec la vie des répondants n’est pas associée à leur âge, le type d’école fréquenté et la localisation de cette dernière (Tableau 1 et figure 2). Comparativement aux garçons, l’incidence des préoccupations environnementales est plus marquée chez les filles (RR= 1,53; IC95[1,43 ; 1,64]) et les jeunes qui ne s’identifient à aucun des deux genres (RR= 2,80; IC95[2,53 ; 3,09]). Les préoccupations environnementales interfèrent également davantage la vie des jeunes issus d’un milieu plus défavorisé que ceux venant d’un milieu moins défavorisé (RR= 1,49; IC95[1,40 ; 1,58]).


La relation entre l’interférence des préoccupations environnementales dans la vie des jeunes et les marqueurs de ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð est illustrée au tableau 2 et à la figure 3. Dans l'ensemble, les préoccupations environnementales interfèrent moins dans la vie des jeunes bien équilibrés ou entretenant une bonne relation avec leur environnement. Les changements climatiques interfèrent davantage avec le sommeil ou la capacité à faire des travaux chez les jeunes plus anxieux ou moins bien adaptés à la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð (respectivement RR= 1,98; IC95[1,86 ; 2,12] et RR= 2,09; IC95[1,97 ; 2,22]). En revanche, les préoccupations environnementales interfèrent moins dans la vie des jeunes qui entretiennent un rapport plus étroit avec leur famille (RR= 0,82; IC95 [0,78 ; 0,87]). L’interférence est également moindre chez ceux qui ont un sentiment appartenance plus fort à leur école (RR= 0,76; IC95[0,71 ; 0,81]).


Implication environnementale
Les adolescents de 15 ans et plus croient plus pouvoir contribuer à °ùé»å³Ü¾±°ù±ð les changements climatiques (RR= 1,19; IC95[1,14 ; 1,24]) et essaient davantage de changer leurs comportements (RR = 1,17; IC95[1,12 ; 1,21]) que chez ceux de 14 ans et moins (Tableau 3 et figure 4). Le pouvoir d’agir et les modifications de comportement sont plus fréquents chez les filles que chez les garçons (respectivement RR= 1,23; IC95[1,20 ; 1,27] et RR= 1,17; IC95[1,14 ; 1,22]) et les jeunes qui ne s’identifient à aucun des deux genres (respectivement RR= 1,26; IC95[1,19 ; 1,34] et RR= 1,22; IC95[1,15 ; 1,29] en comparaison avec les garçons). Le jeune qui fréquente une école privée a également plus de chances de croire pouvoir contribuer à la lutte aux changements climatiques et d’essayer de changer (respectivement RR= 1,19; IC95[1,06 ; 1,35] et RR= 1,15; IC95[1,02 ; 1,28]). Fréquenter une école en région urbaine augmente les chances d’essayer de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð les comportements qui contribuent aux changements climatiques (RR= 1,12; IC95[1,02 ; 1,23]), mais n’est pas associé à la croyance de pouvoir faire quelque chose pour aider. Le statut socio-économique familial n’est pas associé à l’implication environnementale du jeune.


Les »å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ù²õ marqueurs de ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð des jeunes sont semblables entre ceux qui essaient de changer et ceux qui croient pouvoir contribuer à la lutte contre le réchauffement (Tableau 4 et figure 5). Les jeunes plus anxieux vont davantage croire pouvoir faire quelque chose et essayer de modifier leurs comportements (respectivement RR= 1,06; IC95[1,02 ; 1,10] et RR= 1,12; IC95[1,09 ; 1,16]). Le sentiment de pouvoir d’agir et la volonté de changer de comportement sont plus marqués chez le jeune qui ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð un plus fort sentiment d’appartenance à son école (respectivement, RR = 1,30; IC95 [1,27 ; 1,33] et RR = 1,13; IC95 [1,11 ; 1,16]). Enfin, si les adolescents ayant unÌý lien étroit avec leur famille n’essaient pas davantage de changer leurs comportements, ils croient plus fréquemment pouvoir faire quelque chose (RR = 1,14; IC95 [1,11 ; 1,17]).


Parmi les jeunes chez qui les préoccupations environnementales prennent moins d’importance dans leur vie, 31% croient pouvoir faire quelque chose et 40% essaient de changer leurs comportements (Tableau 5. Ils sont 60% à penser pouvoir agir parmi ceux chez qui les préoccupations interfèrent dans le sommeil ou les travaux et 71% à essayer de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð leurs comportements. Le sentiment de pouvoir agir sur les changements climatiques est presque deux fois plus élevé chez les adolescents dont les préoccupations environnementales interfèrent avec le sommeil ou les travaux (RR = 1,91; IC95 [1,82 ; 2,00]. Ils sont également plus susceptibles d’essayer de changer leurs comportements (RR = 1,78; IC95 [1,71 ; 1,86]).

La figure 6 illustre le rôle du pouvoir d'agir dans la volonté des jeunes de °ùé»å³Ü¾±°ù±ð leur contribution
aux changements climatiques. Une majorité des jeunes qui croient pouvoir aider à °ùé»å³Ü¾±°ù±ð les changements climatiques essaient de changer leurs comportements. Parmi ceux qui jugent que leur pouvoir d'agir est plus limité, à peine un quart (16,3% vs 48,8%) essaient de changer leurs comportements pouvant contribuer aux changements climatiques.

Limites
L’analyse des préoccupations des jeunes et leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques repose sur les quatre indicateurs disponibles dans l’enquête COMPASS 2022. Ces mesures sont extraites d’un questionnaire plus étendu (6) et ne fournissent donc qu’un premier aperçu, forcément incomplet, de l’attitude de s je unes du secondaire envers les changements climatiques. D’autres travaux seraient à a ccomplir p our m ieux c erner ces réalités. Une deuxiè³¾±ð limite réside dans l’identification, là aussi encore préliminaire, des facteurs qui prédisposent les jeunes ou les incitent à croire ±ç³Ü’i±ô²õ peuvent être des acteurs de changement. Une troisiè³¾±ð limite réside dans
la population d’é³Ù³Ü»å±ð. L’é³Ù³Ü»å±ð COMPASS a couvert en 2022, 6 °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec. Bien que les résultats paraissent très similaires d’une zone d’é³Ù³Ü»å±ð à l’autre, il n’est pas exclu ±ç³Ü’i±ô²õ puissent être »å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ù²õ dans d’autres contextes.
Que conclure ?
Environ un jeune sur dix rapporte que de penser aux changements climatiques interfère avec son sommeil ou ses travaux. Un jeune sur trois croit pouvoir faire quelque chose dans la lutte a ux changements climatiques et un peu moins d'un sur deux essaie de changer ses comportements. Les filles, les jeunes qui ne s’identifient ni comme une fille, ni comme un garçon et ceux qui sont plus anxieux sont plus préoccupés et davantage impliqués dans la lutte aux changements climatiques. Les adolescents issus d’un milieu familial plus défavorisé sont plus préoccupés, mais ne s’impliquent pas davantage. Un jeune ayant une bonne relation avec son environnement familial et scolaire apparait à la fois moins préoccupé et plus impliqué dans la lutte aux changements climatiques. De futurs recherches pourront explorer plus amplement l’association de la relation du jeune avec son environnement et de l’attitude de ce dernier envers la crise climatique.
Les jeunes qui essaient de changer leurs comportements sont aussi ceux qui ont davantage le sentiment de pouvoir agir contre les changements climatiques. Sensibiliser les adolescents aux changements climatiques pour ±ç³Ü’i±ô²õ se sentent concernés et croient en leur pouvoir d’agir, sans que cela n’interfère sur leur sommeil ou leurs travaux, constitue une piste d’action à considérer pour les inciter à s’engager dans la lutte contre les changements climatiques de manière constructive.
Bibliographie
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Citation suggérée
Fortier G, Turcotte-Tremblay A-M, Bacque-Dion C, Gansaonre RJ, Bélanger RE, Haddad S. Préoccupations environnementales et implication des adolescents dans la lutte aux changements climatiques; Une analyse de la cohorte scolaire °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ 2022. Centre de recherche VITAM. Québec, septembre 2022.
Financement
°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ bénéficie d’octrois de recherche et du soutien du Ministère de la Santé et des Services Sociaux, du Gouvernement du Québec, de l’Université À¶Ý®ÊÓÆµ (Santé Canada – Instituts de Recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé du Canada) et de la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale.
La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes du secondaire se dégrade et les inégalités se creusent. Analyse des cohortes scolaires de °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2022
AuteursÌý
Krystel Poirier, Richard Bélanger, Claude Bacque-Dion, Rabi Joel Gansaonre, Anne-Marie Turcotte-Tremblay, Michel Lucas & Slim Haddad
Faits saillants
- La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes se dégrade. ³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô défavorable des indicateurs de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale concerne tous les jeunes, quels que soient leur âge, leur sexe, leur condition sociale ou la localisation de leur école. Les jeunes filles et les jeunes issus de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ sont les plus vulnérables, autant dans la proportion de jeunes rapportant des difficultés en ²õ²¹²Ô³Ùé mentale que dans la dégradation de leur état de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale.
- Toutes les 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ couvertes par l’é³Ù³Ü»å±ð ont é³Ùé confrontées à une augmentation rapide et substantielle des besoins de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale de leurs jeunes filles.
La ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 et la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des adolescents
Le »å鳦lenchement de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð de COVID-19 à l’hiver 2020 a conduit à la fermeture des 鳦´Ç±ô±ð²õ et imposé différentes formes de distanciation sociale. Après une première période ´Çù les jeunes semblent s’être adaptés aux mesures préventives (1, 2), plusieurs travaux rapportent un accroissement du niveau de stress et une dégradation de leur ²õ²¹²Ô³Ùé mentale (3-6). Les jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale préalables (3-5), les filles (7-9), les adolescents des tranches d’âge supérieures (7,8) et ceux issus d’un milieu plus défavorisé (6) seraient plus fréquemment affectés. Quelques travaux récemment publiés suggèrent que la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des adolescents aurait continué à se dégrader malgré la levée de plusieurs restrictions sanitaires (7,8).
De quelles connaissances manque-t-on ?
Cette é³Ù³Ü»å±ð rend compte de l’évolution entre 2018 et 2022, de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale d’une population de jeunes de l’Est-du-Québec. Elle vise à vérifier dans quelle mesure leur ²õ²¹²Ô³Ùé mentale se serait dé³Ùériorée depuis le »å鳦lenchement de la crise sanitaire et s’attache à répondre aux trois questions suivantes : (i) Quelle est l’évolution de la proportion de jeunes en difficulté ? (ii) Jusqu’à quel point la condition des jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale s’est-elle aggravée ? (iii) Dans quelle mesure les inégalités en ²õ²¹²Ô³Ùé mentale ont-elles augmenté ?
Quelles sont les méthodes ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ðs ?
Devis et mesures
Ce travail utilise les »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ de l’é³Ù³Ü»å±ð de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ portant sur la ²õ²¹²Ô³Ùé et le ²ú¾±±ð²Ô-ê³Ù°ù±ð des adolescents. Le devis de recherche est de type transversal répé³Ùé. L’échantillon est constitué des répondants des 33 鳦´Ç±ô±ð²õ ayant participé aux deux rondes annuelles ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù la crise sanitaire (2018 et 2019) et les rondes de 2021 et 2022, réalisées respectivement, 12 à 15 mois et 24 à 27 mois après le »å鳦lenchement de la crise sanitaire. Les 鳦´Ç±ô±ð²õ participantes sont situées dans trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec (Capitale-Nationale, °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ et Saguenay-Lac-Saint-Jean).
Tous les élèves des 鳦´Ç±ô±ð²õ sont invités à participer aux enquêtes annuelles. Il y a 14 944 répondants en 2018, 15 462 en 2019, 12 008 en 2021 et 14 385 en 2022. L’appréciation de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale repose sur des échelles de mesure auto-rapportées préalablement validées. Le Centre for Epidemiological Studies Depression Scale Revised (CESD-R-10) rend compte de la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ (10-12). Le niveau d’anxié³Ùé est mesuré par le Generalized Anxiety Disorder-7 Item Scale (GAD-7) (13, 14) et le sentiment d’épanouissement par le Flourishing Scale (15). Les scores du CESD-R-10 et du GAD-7 ont é³Ùé inversés pour être ordonnés du jeune le plus au moins vulnérable. Des valeurs seuils permettent d’identifier les jeunes en difficulté au regard de chacun de ces indicateurs. Il y a présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs lorsque la valeur du CESD-R-10 inversé est inférieure ou égale à 20 sur 30 (15). L’anxié³Ùé est ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère lorsque la valeur du GAD-7 inversé est inférieure ou égale à 11 sur 21. Enfin, un jeune fait partie du groupe moins épanoui si son score d’épanouissement est inférieur ou égal à la valeur médiane, soit 32 sur 40.
Évolution des besoins et des inégalités entre jeunes
Les méthodes statistiques dérivent des approches ³Ü³Ù¾±±ô¾±²õé±ðs pour l’analyse de la pauvreté et de l’inégalité sociale, adaptées à la sphère de la ²õ²¹²Ô³Ùé (16). La figure 1 permet d’en appréhender les fondements. Supposons que l’on s’intéresse aux réponses (hypothétiques) d’une population au questionnaire portant sur la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ (CESD-R-10). On ordonne dans un premier temps les répondants selon leur ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, en commençant par ceux qui ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt le plus de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs et en terminant par ceux qui en ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt le moins. En d’autres termes, les répondants sont classés par ordre croissant du score CESD-R-10 inversé. Le score inversé varie entre 5 et 30. Dans un second temps, la série est divisée en 100 groupes (centiles) composés d’un nombre équivalent d’individus. Ainsi, dix pour cent des répondants ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt un score de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale positive (score inversé) inférieur au 10è³¾±ð percentile, 50 % un score en deçà de la médiane, etc.

Le trait bleu réunit les valeurs du score moyen de chaque percentile de la population. On constate qu’environ 10 % de la population ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð un score de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale positive inférieur à 10, que la moitié des répondants ont un score supérieur à 22 et que le score excède 25 sur 30 dans le dernier »å鳦ile de répondants. Tous les jeunes dont le score inversé est inférieur à 20 ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs (rappelons qu’une valeur au CESDR- 10 supérieure ou égale à 10 définit la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs). Le trait horizontal rouge, qu’on qualifie (17) de ligne de pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé, permet donc de distinguer la section de la distribution incluant des jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale (courbe située en deçà de la ligne de pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé) de celle incluant des jeunes ne ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù pas de difficultés. Les répondants en A, B et C font partie du premier groupe et D, du second.
Évolution de la proportion de jeunes en difficulté (incidence de la pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé) : La proportion de jeunes en difficulté est donnée par la valeur de l’abscisse du point d’intersection entre la ligne de pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé et la courbe réunissant les valeurs du score moyen de chaque percentile. Ainsi la proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, ou selon la terminologie consacrée, l’incidence de la pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé ou l’incidence du besoin, est de 42 %.
Gravité de la condition des jeunes en difficulté (profondeur de la pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé) : Les jeunes en difficulté se situent entre le premier et le 43e percentile. Comme on peut le constater, le niveau de ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùé des jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale diffère sensiblement. Le score moyen des individus du groupe A est d’environ 10. Il se situe à 10 points de la valeur seuil (-100 %). Le score moyen des répondants en C est de 17. Il est inférieur de 3 points à la valeur seuil (-15 %). Plus le score moyen des jeunes en difficulté s’éloigne de la valeur seuil, et plus préoccupante est leur condition et vice-versa. En d’autres termes, plus la surface de l’aire représentée en vert à la figure 1 est importante, et plus préoccupante est la condition générale du sous-échantillon de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés. Un accroissement de cette surface d’une année à l’autre signe une dé³Ùérioration de la condition moyenne des jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale. Selon la terminologie consacrée, la profondeur de la pauvreté de ²õ²¹²Ô³Ùé (ou profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé) serait en augmentation.
L’incidence et la profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé peuvent être dérivées algébriquement plutôt que graphiquement, par les indices de Foster-Greer-Thorbecke (FGT) (18). L’incidence du besoin ou FGT (0) est le rapport du nombre de cas de jeunes en difficulté sur la population totale. La profondeur du besoin ou FGT (1) correspond à l’écart moyen entre le score des jeunes en difficulté et la valeur seuil choisie. L’indice FGT (1) est exprimé en valeur relative. Il augmente lorsque le score moyen des jeunes en difficulté tend à s’éloigner de la valeur seuil. Une stratification de ces indices selon le sexe, l’âge et le niveau de défavorisation familiale des jeunes sera réalisée afin d’identifier d’éventuelles « sur-±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùés ».
Inégalité de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale : L’inégalité de ²õ²¹²Ô³Ùé est plus complexe à appréhender graphiquement. Elle est plutôt estimée algébriquement par un indice reflétant l’inégalité de la distribution ; l’indice de Gini (19). Il s’agit d’une mesure standardisée évoluant dans l’intervalle [0,1]. Une valeur nulle de l’indice de Gini indiquerait une distribution parfaitement égalitaire. Plus l’inégalité est prononcée dans la distribution et plus la valeur de l’indice se rapproche de l’unité. Une augmentation de l’indice d’une année à l’autre traduit un accroissement de l’inégalité.
¸éé²õ³Ü±ô³Ù²¹³Ù²õ
Évolution des besoins et de l’inégalité en ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
La figure 2 fournit une vision d’ensemble de l’évolution de l’intensité des besoins de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, de la profondeur des besoins et de l’inégalité. La figure 3 ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð pour chacun des estimateurs, la différence entre les rondes ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù le »å鳦lenchement de la crise (2018-2019), la différence entre la ronde ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù la crise et celle réalisée environ un an après son »å鳦lenchement (2019-2021) et la différence sur l’ensemble de la période d’observation (2018-2022).


ÌýBesoin de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes s’est dégradée sensiblement pendant la période d’observation (figure 2). La proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs était en légère augmentation entre les deux rondes ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, de même que la proportion des jeunes modérément ou sévèrement anxieux. La tendance s’est ensuite nettement accentuée entre la ronde ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù la crise sanitaire et celle de 2021. La proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs est passée de 26,7 % IC95%[25,9 %, 27,4 %] en 2019 à 37,4 % IC95%[36,5 %, 38,3 %] en 2021, soit une augmentation de plus de 10 points de pourcentage (10,7 % IC95%[9,6 %, 11,9 %]). Au cours de cette même période, la proportion de jeunes modérément ou sévèrement anxieux a progressé de près de 8 points de pourcentage (7,8 % IC95%[6,9 %, 8,8 %]) et celle des jeunes se disant moins épanouis de 7 points de pourcentage (7,4 % IC95%[6,2 %, 8,5 %]).
La proportion de jeunes moins épanouis et la proportion de jeunes anxieux ont continué leur progression en 2022 (figure 2). Un peu plus de deux ans après le »å鳦lenchement de la crise sanitaire, un jeune sur quatre ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ d’anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère (24,7 % IC95%[24,0 %, 25,4 %]) et près d’un jeune sur deux fait partie du groupe moins épanoui (44,6 % IC95%[43,8 %, 45,4 %]). Plus d’un jeune sur trois ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs (37,1 % IC95%[36,3 %, 37,9 %]).
Sur les quatre années, la proportion de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs a augmenté de 14,5 points de pourcentage (une augmentation relative de 64 %), celle des jeunes anxieux de 11,2 points de pourcentage (une augmentation relative de 88 %) et celle des jeunes moins épanouis de 10,7 points de pourcentage (une augmentation relative de 31 %).
Profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes en difficulté
La valeur de l’indice FGT (1) est en progression sur l’ensemble de la période (figure 2). Les ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ des jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ tendent à devenir plus prononcés et leur score au CESD-R-10 inversé tend à s’éloigner du seuil de référence. La profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale estimé via le CESD-R-10 inversé double pendant la période d’observation. Elle s’établit à 6,5 % de la valeur seuil en 2018 IC95%[6,2 %, 6,8 %] et 12,3 % IC95%[11,9 %, 12,6 %] en 2022. La profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé estimé par le score d’anxié³Ùé double également, passant de 5,6 % IC95%[5,4 %, 5,9%] à 11,6 % IC95%[11,2 %, 12,0 %]. La profondeur du besoin au regard du sentiment d’épanouissement passe de 5,0 % IC95%[4,8 %, 5,2 %] à 8,1 % IC95%[7,9 %, 8,4 %].
Inégalité de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
L’inégalité de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale était relativement contenue en 2018 et 2019, l’indice de Gini se situait pour les trois indicateurs aux alentours de 0,10. L’inégalité en ²õ²¹²Ô³Ùé mentale s’est quelque peu accrue depuis la ronde suivant le »å鳦lenchement de la crise sanitaire (figure 2). L’indice de Gini pour les ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ est de 0,143 IC95% [0,141, 0,146] en 2019 et 0,176 IC95%[0,176, 0,183] en 2021, soit une augmentation de 0,036 point IC95%[0,032, 0,041]. La valeur de l’indice de Gini pour l’anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère croit de 0,166 IC95%[0,163, 0,169] à 0,210 IC95%[0,206, 0,214] pendant la même période. Il passe pour l’indicateur du moindre épanouissement de 0,092 IC95%[0,190, 0,093] à 0,105 IC95%[0,103, 0,107].
Vulnérabilités sexo-spécifiques et inégalités de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
Les courbes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ùé±ð²õ dans les figures 4 et 5 permettent de visualiser la progression, année après année, des indices FGT (0) et FGT (1) dans 4 sous-groupes définis en fonction du sexe des répondants et leur niveau de défavorisation familiale. Afin de limiter le nombre de graphiques, seuls les résultats concernant les ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ et l’anxié³Ùé sont présentés.


Une dé³Ùérioration de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes est observée dans chaque strate. Davantage de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt en 2022 des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale, quel que soit leur âge. Le besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes filles excède celui des garçons. La dégradation de leur condition est, année après année, plus marquée et plus systématique chez les jeunes répondantes. L’appartenance à une famille plus défavorisée est également associée à la présence de ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs ou une anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère.
Plus de la moitié des répondantes âgées de plus de 15 ans et provenant de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs à la dernière ronde. Elles n’étaient que 40% au début de la période d’observation. Une adolescente vivant dans un milieu familial plus défavorisé apparait doublement désavantagée. Il est possible que la crise sanitaire ait exacerbé les inégalités existantes en affectant disproportionnellement les adolescentes issues de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ.


L’examen de la profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale (FGT (1)) révèle un portrait comparable (figures 5a, 5b). La condition des jeunes en difficulté s’est dé³Ùériorée au cours de la période d’observation. Là encore, les filles et plus encore, celles issues de milieux plus défavorisés, sont davantage affectées. La profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé s’accentue lors des deux rondes réalisées après le »å鳦lenchement de la crise sanitaire. À partir de 15 ans, tant pour la dépression que l’anxié³Ùé, la profondeur du besoin de ²õ²¹²Ô³Ùé de ces jeunes filles doublement désavantagées excède de près de 25% la valeur seuil.
Exposition des 鳦´Ç±ô±ð²õ à l’évolution des besoins de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale
La figure 6 ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð l’évolution annuelle de la proportion de jeunes filles ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale dans un sous-échantillon de 27 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires. Chaque série de »å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ correspond à une ronde d’observation. Le tableau 1 expose les résultats de manière plus détaillée.
L’accroissement des besoins en ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des clientèles scolaires se reflète dans les statistiques agrégées par école. La proportion de jeunes filles en difficulté croit année après année dans l’ensemble des 鳦´Ç±ô±ð²õ. ³¢â€™Ã©v´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô des courbes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ùé±ð²õ à la figure 6 suggère que la crise sanitaire serait associée à une exacerbation des besoins. La proportion de jeunes filles ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs varie entre 43,4% à 69,3% selon l’école (pour une moyenne de 54,8%). Il y a 21 des 27 鳦´Ç±ô±ð²õ dans lesquelles au moins la moitié des jeunes filles ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs alors qu’il n’y en avait qu’une en 2018. L’examen des deux autres indicateurs de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale fournit un portrait comparable.


ÌýLimites
Le devis est de type transversal répé³Ùé, ce qui limite la possibilité d’étudier les trajectoires individuelles des jeunes et l’identification des impacts éventuels de la crise sanitaire sur leur condition de ²õ²¹²Ô³Ùé. L’échantillon étant composé d’鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires de trois °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ de l’Est-du-Québec, on ne peut exclure la possibilité que les besoins aient pu évoluer différemment dans des contextes ´Çù les jeunes sont exposés à d’autres réalités. Enfin, l’analyse se concentre sur deux sources de ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùé reconnues ; le sexe et la défavorisation socio-économique familiale des jeunes. D’autres travaux devront être exécutés pour mieux cerner les principaux déterminants des besoins des jeunes et les sources de ±¹³Ü±ô²Ôé°ù²¹²ú¾±±ô¾±³Ùé des populations adolescentes.
Que conclure ?
La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes s’est dégradée tout au long des quatre années d’observation. La tendance s’est exacer-bée ±ô’a²Ô²Ôé±ð suivant le »å鳦lenchement de la crise sanitaire. Davantage de jeunes ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des ²õ²â³¾±è³Ùô³¾±ð²õ »åé±è°ù±ð²õ²õ¾±´Ú²õ significatifs, des signes d’anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère et ils sont plus nombreux à faire partie du groupe de jeunes moins épanouis. La condition des jeunes qui ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ðnt des difficultés de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale tend à être plus sévère.
La crise sanitaire a éventuellement contribué à exacerber les besoins et amplifier les inégalités de ²õ²¹²Ô³Ùé mentale. La dégradation de la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes est observée dans tous les groupes sociaux, peu importe l’âge, le sexe, ou le statut socio-économique familial. La situation des adolescentes et plus encore, de celles vivant dans des familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ apparait préoccupante.
Les 鳦´Ç±ô±ð²õ secondaires, les centres de services scolaires, les organismes communautaires, les services cliniques et les directions régionales de ²õ²¹²Ô³Ùé publique qui soutiennent les adolescents ont à composer avec cette nouvelle réalité. Et si toutes les 鳦´Ç±ô±ð²õ sont concernées, certaines abritent une concentration plus élevée de jeunes en difficulté.
L’école constitue un milieu privilégié pour promouvoir la ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes et lutter contre les
inégalités de ²õ²¹²Ô³Ùé.
Citation suggérée
Poirier K, Bélanger RE, Bacque Dion C, Gansaonre, RJ, Turcotte-Tremblay A-M, Lucas M, Haddad S. La ²õ²¹²Ô³Ùé mentale des jeunes du secondaire se dégrade et les inégalités se creusent. Analyse des cohortes scolaires de °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2018 à 2022. Centre de recherche VITAM. Québec, septembre 2022.
Financement
°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ bénéficie d’octrois de recherche et du soutien du Ministère de la Santé et des Services Sociaux, du Gouvernement du Québec et de l’Université À¶Ý®ÊÓÆµ (Santé Canada – Instituts de Recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé du Canada).
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La cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les adolescents. Tentatives d’arrêt et barrières rencontrées. Une analyse des cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ (2022-2023).
AuteursÌý
Rosalie Bouchard, Anne-Marie Turcotte-Tremblay, Richard Bélanger, Claude Bacque-Dion & Slim Haddad
Faits saillants
- Près de la moitié (45%) des jeunes ayant utilisé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð »å鳦larent avoir tenté de cesser de l’utiliser. Ces tentatives sont plus fréquentes chez les usagers °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ ou quotidiens de cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð qui estiment que la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð peut comporter des risques pour la ²õ²¹²Ô³Ùé.
- Huit jeunes sur 10 disent avoir rencontré des difficultés lors±ç³Ü’i±ô²õ ont essayé d’arrêter de vapoter. La dépendance à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð, l’impression d’être moins en contrôle de son humeur, la peur de ne pas réussir à arrêter de vapoter et ne pas savoir comment faire pour arrêter constituent les barrières les plus fréquemment citées.
- Davantage de barrières sont rapportées par les jeunes plus anxieux et les filles. Les filles évoquent deux fois plus souvent que les garçons la prise de poids comme barrière à la cessation.
- Trente-six pour cent des jeunes ayant tenté de cesser d’utiliser la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð se sont abstenus d’en faire usage dans les 30 derniers jours. La proportion d’abstinents diminue sensiblement dès que des barrières sont rencontrées lors des tentatives de cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð.
Recommandations
- Promouvoir la cessation de l’utilisation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð en prêtant attention aux barrières que les jeunes rencontrent quand ils tentent d’arrêter.
- Accorder une attention particulière aux barrières en lien avec la dépendance aux produits du tabac, à la gestion des émotions et au pouvoir d’agir.
- Concevoir des interventions sensibles aux spécificités des groupes rencontrant davantage de difficultés pour cesser d’utiliser la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð.
- Poursuivre les recherches destinées à formuler et déployer des stratégies d’intervention efficaces et adaptées en milieu scolaire.
Le vapotage chez les adolescents
La cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð constitue désormais le produit du tabac le plus populaire parmi les adolescents1. La plupart des cigarettes é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ðs qu’utilisent les adolescents comportent de la nicotine2, une substance qui affecte le cerveau encore en développement du jeune3. L’accoutumance à la nicotine survient chez eux plus rapidement et pour de moindres quantités que chez l’adulte4 et il est probable que la nicotine augmente les risques de dépendance à d’autres substances5. Les liquides de vapotage contiennent également des solvants, des arômes, voire d’autres substances psychoactives dont les effets à long terme sur la ²õ²¹²Ô³Ùé ne sont pas encore déterminés avec certitude, mais qui pourraient être impliquées dans la survenue ou l’exacerbation de maladies respiratoires.
La ronde d’enquête °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ de 2022 montre que plus d’un tiers (34%) des jeunes ont déjà essayé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð6. Près d’un jeune sur cinq avait vapoté dans les 30 jours ±è°ù鳦é»å²¹²Ô³Ù l’enquête et plus d’un sur vingt vapotait quotidiennement (6%). Une é³Ù³Ü»å±ð récente rapporte que 42% des jeunes canadiens ayant vapoté dans le mois précédent se disent « un peu » ou « très dépendants » de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð7.
De quelles connaissances manque-t-on ?
Le vapotage est un phénomène récent et on sait peu de choses sur la cessation de l’utilisation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð par les jeunes. Combien sont-ils à avoir essayé de cesser de vapoter ? Quelles sont les caractéristiques des jeunes ayant tenté de cesser de vapoter ? Ces tentatives sont-elles plus fréquentes parmi les jeunes qui pensent que la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð peut comporter des risques pour la ²õ²¹²Ô³Ùé ?
On sait peu de choses des difficultés que les jeunes concernés rencontrent lors±ç³Ü’i±ô²õ tentent de cesser d’utiliser la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Dans quelle mesure la dépendance, la peur de ne pas réussir à arrêter, la crainte de ne pas savoir comment faire pour arrêter, l’impression de ne pas pouvoir contrôler son humeur, la peur de prendre du poids ou se sentir insuffisamment encouragé par l’entourage, sont des barrières quand on tente de cesser de vapoter ? Quelle est la proportion d’abstinents parmi les jeunes ayant déjà tenté de cesser de vapoter ?
Quels sont les objectifs et les méthodes ?
L’é³Ù³Ü»å±ð porte sur l’arrêt du vapotage parmi les jeunes du secondaire ayant déjà utilisé la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Elle vise premièrement à identifier la proportion de jeunes ayant essayé d’arrêter de vapoter et les facteurs associés à ces tentatives. Elle traite ensuite, des barrières rencontrées par les jeunes ayant tenté d’arrêter la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Elle explore en troisiè³¾±ð lieu, l’association entre l’usage récent de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð et les barrières rencontrées lors de tentatives de cessation antérieures.
La population d’é³Ù³Ü»å±ð est constituée des répondants du cycle d’enquête 2023 du projet de cohortes scolaires °ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦. L’échantillon est constitué de 17 194 jeunes scolarisés ayant é³Ùé initiés à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð dans 98 鳦´Ç±ô±ð²õ des °ùé²µ¾±´Ç²Ô²õ sanitaires de la Capitale-Nationale, de °ä³ó²¹³Ü»å¾±Ã¨°ù±ð-´¡±è±è²¹±ô²¹³¦³ó±ð²õ, de la Gaspésie, de la Côte- Nord, du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les jeunes sont annuellement conviés à compléter un questionnaire en ligne portant sur leur ²õ²¹²Ô³Ùé et leurs habitudes de vie.
Une première série d’analyses porte sur les facteurs associés au fait d’avoir tenté d’arrêter la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Les ratios de risque sont dérivés après ajustement statistique pour chacun des groupes définis par l’âge des répondants, leur sexe, leur degré d’anxié³Ùé, leur perception des risques associés au vapotage, leur statut de fumeurÌýet la fréquence du vapotage dans les douze derniers mois. Des termes d’interaction ont é³Ùé inclus afin de vérifier dans quelle mesure ces associations pourraient différer selon la fréquence d’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Les analyses suivantes portent sur les barrières rencontrées lors des tentatives de cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð8,9. Les répondants ont à indiquer jusqu’à quel point chacune des situations suivantes a constitué une barrière (petite, moyenne, grande ou pas du tout) à l’arrêt du vapotage : la dépendance, la peur de ne pas réussir, ne pas savoir comment faire pour arrêter, le manque d’encouragement de la part de la famille, le manque
d’encouragement de la part des amis, la prise de poids, l’impression d’être moins en contrôle de son humeur. Un score additif reflétant l’ampleur des barrières rencontrées est ensuite dérivé, puis mis en relation avec l’usage récent de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Conformément aux pratiques usuelles, un jeune n’ayant pas vapoté dans les 30 derniers jours est considéré comme abstinent10. Toutes les analyses sont réalisées avec le logiciel STATA17©.
¸éé²õ³Ü±ô³Ù²¹³Ù²õ
Ont tenté de cesser de vapoter
Quarante-cinq pour cent des jeunes initiés à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð ont déjà tenté d’arrêter de vapoter. Cette proportion est près de deux fois plus élevée chez ceux qui vapotent au moins une fois par mois que chez les usagers occasionnels et les non-usagers (tableau 1). Elle est légèrement plus élevée chez les jeunes issus de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ (RRa=1,06 IC95(1,01-1,13)) et ceux ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù²¹²Ô³Ù une anxié³Ùé ³¾´Ç»åé°ùé±ð à sévère (RRa=1,07 IC95 (1,01-1,13)). Ni le sexe, ni le fait de fumer la cigarette, ni le fait d’avoir des amis vapoteurs ne paraissent significativement associés à des tentatives de cessation chez les jeunes initiés à la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð.


La proportion de jeunes ayant tenté d’arrêter croît chez les utilisateurs °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð à mesure que le risque attribué au vapotage s’accroit (figure 1). La proportion prédite de vapoteurs °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ ayant tenté de cesser de vapoter est, après contrôle des confondants, de 53% (IC95(45%-61%)) chez ceux qui estiment qu’un usage régulier de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð ne comporte aucun risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé. Cette proportion est significativement plus élevée chez ceux qui au contraire, y voient un grand risque pour la ²õ²¹²Ô³Ùé (proportion ²¹Âá³Ü²õ³Ùé±ð=66% (IC95(62%-70%)). Le ratio entre ces proportions est égal à 1,33 (IC95(1,12-1,54)). Parmi les non-utilisateurs ou utilisateurs
occasionnels, les tentatives d’arrêt n’apparaissent toutefois pas plus fréquentes chez ceux qui pensent que l’usage régulier de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð comporte un risque plus élevé pour la ²õ²¹²Ô³Ùé (résultats non présentés).

Barrières rencontrées par les jeunes ayant tenté d’arrêter de vapoter
La figure 2 rend compte des réponses aux questions posées sur les barrières rencontrées lors des tentatives de cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. La dépendance est la barrière la plus souvent évoquée (45%), suivie de l’impression d’être moins en contrôle de son humeur (37%), de la peur de ne pas réussir à arrêter (30%) et ne pas savoir comment faire (29%). La prise de poids n’a constitué une difficulté que pour 16% des répondants. Un jeune sur six (17%) dit n’avoir rencontré aucune barrière à l’arrêt.

Le tableau 2 ±è°ùé²õ±ð²Ô³Ù±ð les réponses des jeunes selon leur degré d’anxié³Ùé et leur sexe. Les proportions et les ratios de risque sont ajustés pour l’âge et les autres confondants. Quelle que soit la question posée, les jeunes plus anxieux »å鳦larent rencontrer davantage de barrières lors de leurs tentatives de cessation ; l’excès de risque variant selon la question, entre 40% et 75%. Les filles rencontrent plus de barrières que les garçons pour six des sept questions. Elles sont presque deux fois plus nombreuses à rapporter que la prise de poids a constitué une barrière à l’arrêt (RRa=1,87 IC95(1,62-2,15)). Elles sont plus souvent gênées par le fait de ne pas savoir comment faire (RRa=1,34 IC95(1,23-1,46)) et doutent davantage de leur efficacité personnelle (RRa=1,39 IC95(1,28-1,51)). Les réponses des jeunes issus de familles plus »åé´Ú²¹±¹´Ç°ù¾±²õé±ð²õ diffèrent significativement de celles des autres jeunes pour trois des sept questions : « la prise de poids » (RRa=1,35 IC95(1,20-1,51)) et le manque d’encouragement de la part des amis (RRa=1,14 IC95(1,04-1,24)) ou de la famille (RRa=1,34 IC95(1,19-1,50)).

Barrières à la cessation et abstinence
Trente-six pour cent des jeunes ayant déjà tenté d’arrêter la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð »å鳦larent ne pas avoir vapoté dans les 30 derniers jours (qualifiés d’abstinents dans ce qui suit). La proportion d’abstinents diminue à mesure que les barrières augmentent (figure 3). Il y a 61% d’abstinents parmi les jeunes qui n’ont é³Ùé exposés à aucune des sept barrières. Ils ne sont plus que 37% parmi les répondants ayant rencontré une « petite barrière » lors de leur tentative de cessation (score = 1). Il n’y a plus que 10% d’abstinents chez les jeunes dont le score excède la médiane (score supérieur à 9).

Que conclure ?
L’é³Ù³Ü»å±ð montre que près de la moitié des jeunes initiés au vapotage avaient déjà tenté de cesser d’utiliser la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. Elle révèle également que la propension à tenter d’arrêter la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð est plus marquée chez les utilisateurs °ùé²µ³Ü±ô¾±±ð°ù²õ, et qu’elle augmente parmi ceux-ci lors±ç³Ü’i±ô²õ estiment que la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð comporte des risques pour la ²õ²¹²Ô³Ùé. Le vapotage est un phénomène récent ; ces résultats peuvent difficilement être confrontés à des travaux empiriques antérieurs. Ils militent toutefois en faveur d’actions destinées à sensibiliser les jeunes aux dangers du vapotage et d’interventions visant à promouvoir la cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. La mise en oeuvre en milieu scolaire d’interventions destinées à encourager la cessation du vapotage est jugée prometteuse par plusieurs auteurs5,11,12. La loi adoptée le 31 octobre 2023 par l’Assemblée Nationale du Québec qui vise à encadrer la vente de produits de vapotage s’inscrit dans cette perspective.
L’é³Ù³Ü»å±ð révèle que près des deux tiers des jeunes ayant tenté de cesser vapotent toujours. La proportion d’abstinents varie sensiblement selon les barrières rencontrées lors des tentatives de cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. La levée des principales barrières rencontrées constitue sans doute un facteur clé dans la réussite des interventions visant à promouvoir la cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð. La dépendance est une cible prioritaire pouvant être appréhendée par des politiques ou des règlementations destinées à limiter la concentration en nicotine des produits de vapotage ou le volume des réservoirs et des recharges des produits de vapotage. La gestion des émotions (pouvoir
contrôler son humeur), les connaissances (savoir comment faire pour arrêter), le sentiment d’efficacité (savoir si on peut y arriver) et, chez les filles, les enjeux en lien avec l’image corporelle (peur de prendre du poids), constitue d’autres aspects critiques11,13,14 et des points d’entrée prioritaires dans la formulation d’interventions destinées à promouvoir la cessation du vapotage des jeunes15,16. Des expériences récentes telles que le projet « This is quitting » qui offre du soutien par messages textes aux jeunes pour les encourager, renforcer leur estime de soi et leur fournirÌýdes stratégies personnelles pour faire face aux difficultés rencontrées lors±ç³Ü’i±ô²õ veulent arrêter pourraient constituer
des sources d’inspiration potentielles17.
Ces barrières ne sont pas ressenties de la même manière selon que le degré d’anxié³Ùé, le sexe et le niveau de défavorisation familial. Ces résultats devront être confirmés et affinés par d’autres travaux. Ils militent a priori pour un ajustement des interventions de promotion de la cessation du vapotage selon les clientèles concernées et les caractéristiques singulières des milieux dans lesquelles elles sont déployées.
Les auteurs espèrent que ces premiers éléments factuels pourront contribuer à soutenir les politiques publiques destinées à °ùé»å³Ü¾±°ù±ð l’usage de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð par les jeunes et soutenir des initiatives telles que le projet « Génération sans fumée » et le projet Vaccompagnateur18.
Citation suggérée
Bouchard R, Turcotte-Tremblay AM, Bélanger RE, Bacque-Dion C, Haddad S. La cessation de la cigarette é±ô±ð³¦³Ù°ù´Ç²Ô¾±±ç³Ü±ð chez les adolescents. Tentatives d’arrêt et barrières rencontrées. Une analyse des cohortes scolaires COMPASSQuébec (2022-2023). Centre de Recherche VITAM. Québec, février 2024.
Financement
°ä°¿²Ñ±Ê´¡³§³§-²Ï³Üé²ú±ð³¦ bénéficie d’octrois de recherche et du soutien du Ministère de la Santé et des Services Sociaux, du Gouvernement du Québec, des Instituts de Recherche en ²õ²¹²Ô³Ùé du Canada, et de la Direction régionale de ²õ²¹²Ô³Ùé publique de la Capitale-Nationale.
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